La Société québécoise vers 1980 : Rôle des Femmes (Fondements, Personnages, Évènements)
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Droit de vote accordé aux Femmes
Grâce à la persévérance de militantes comme Thérèse Casgrain, les femmes du Québec obtiennent enfin le droit de vote et le droit de se présenter aux élections provinciales.
L'opposition de l'Église catholique et des gouvernements conservateurs comme celui de Duplessis, sont souvent citées pour expliquer le retard du droit de vote au Québec. On craignait que les femmes, engagées politiquement ne se détournent de leur rôle familial et s'éloignent des valeurs traditionnelles. -
Élection de Marie-Claire Kirkland-Casgrain
Marie-Claire Kirkland-Casgrain, devient alors la première femme élue députée à l'Assemblée législative du Québec (circonscription de Jacques-Cartier) sous la bannière du parti Libéral, et première femme à être nommée ministre (ministre sans portefeuille, puis ministre des Transports et des Communications en 1962). -
Loi 16
Marie-Claire Kirkland-Casgrain fait avancer la cause des femmes en abolissant l’autorisation maritale. Ce projet de loi met fin à l’incapacité juridique des femmes mariées, un pas historique vers l’égalité juridique des femmes dans le cadre familial et professionnel. -
Création de la Fédération des Femmes du Québec
La Fédération des femmes du Québec (FFQ), fondée par Thérèse Casgrain en 1966, milite pour l'égalité et les droits des femmes au Québec. Depuis sa création, elle a contribué à des avancées telles que l'équité salariale, la perception des pensions alimentaires, et le régime québécois d'assurance parentale. Elle lutte contre diverses formes d'oppression, tel le sexisme, le racisme, et le colonialisme. Aujourd'hui, la FFQ est un carrefour de solidarité féministe. -
Droit de vote accordé aux Femmes autochtones
Les femmes autochtones ont longtemps été confrontées à des obstacles pour accéder au droit de vote. Les révisions de 1951 de la "Loi sur les Indiens" permettent de voter à certains autochtones, mais imposent aussi des restrictions, comme la perte de leur statut en cas de mariage avec un "non-Indien". L'activisme des années 1970 et 1980, mené par des femmes comme Mary Two-Axe Earley (Kanien'kehá), a conduit à une plus grande prise de conscience et à des avancées pour leurs droits -
Bill Omnibus C-150
Le Bill Omnibus (C-150), adopté en 1969, a introduit des réformes majeures, dont la dépénalisation de la contraception et de l'homosexualité, ainsi que l'autorisation de l'avortement thérapeutique sous conditions. Cette loi a permis aux femmes de mieux planifier leur grossesse et d'accéder à plus d'opportunités éducatives et professionnelles. Bien que controversé, le projet a aligné les lois canadiennes sur les changements sociaux de l'époque. -
Luttes syndicales
Les femmes ont joué un rôle essentiel dans les luttes syndicales des années 1970 au Québec. Elles ont participé aux changements sociaux par les "Comités de condition féminine", et ont participé activement à des grèves, qui menèrent entre autres aux congés parentaux et l'amélioration des conditions de travail. Ces acquis sont aujourd'hui institutionnalisés dans les lois et conventions collectives. Les femmes ont contribué à la légitimité et à la survie des syndicats au Québec. -
Dépôt du Rapport de la Commission Bird
La Commission royale d’enquête sur la situation de la femme au Canada, créée en 1967, a enquêté sur l'égalité des sexes et formulé 167 recommandations pour réduire les inégalités. Ces recommandations portaient notamment sur la parité salariale, le congé de maternité, les services de garde et les droits des femmes autochtones. Ce rapport a joué un rôle clé en reconnaissant l'inégalité des femmes comme un problème social et en mobilisant les groupes féministes. -
Front de libération des femmes du Québec (1969 à 1971)
Ce collectif féministe a milité pour les droits des femmes en liant l’oppression patriarcale à la lutte nationaliste québécoise. Il dénonçait l'interdiction pour les femmes de siéger comme jurées. Ce collectif a aussi fait pression sur le gouvernement qui instaure en 1979 un congé de maternité de 18 semaines, et interdit le renvoi pour grossesse, et commence à subventionner les garderies à but non lucratif. -
Fondation du Conseil du statut de la femme
Cet organisme fait notamment la promotion des Droits de la Femme en conseillant le gouvernement québécois sur les enjeux d’égalité et contribue activement à l’élaboration de politiques équitables. Il a joué un rôle essentiel dans la promotion des droits des femmes au Québec à travers ses recherches, ses analyses et ses actions de sensibilisation, tout en marquant l’histoire avec des avancées sociales significatives. -
Adoption de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec
La Charte reconnaît l’égalité entre les sexes et protège contre la discrimination basée sur le sexe. -
Élection de Lise Payette
Après une carrière d’animatrice à la radio et à la télévision de Radio-Canada, Lise Payette est élue députée pour le Parti québécois dans Dorien, puis devient ministre dans le gouvernement de René Lévesque en 1979. Elle occupe alors le poste de ministre d’État à la Condition féminine et met en place des réformes importantes pour les droits des femmes, y compris la création des centres de la petite enfance (CPE). -
Adoption de la Loi sur les normes du travail
Cette loi garantit entre autres l’égalité salariale et interdit la discrimination sexuelle au travail. -
Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
Cette loi a permis la mise en place des premières garderies subventionnées par le gouvernement au Québec. Cette loi privilégie les coopératives et les entreprises à but non lucratif. 2$ par jour par enfant sont versées directement aux garderies. Bien que les places en garderie demeuraient limitées à l'époque, cette réforme a permis à plus de femmes de combiner carrière et maternité. -
Nomination de Thérèse Casgrain comme Sénatrice
Thérèse Casgrain est nommée sénatrice par le premier ministre Pierre Elliott Trudeau, reconnaissant ainsi son rôle de pionnière dans les luttes féministes et politiques, notamment au niveau du mouvement suffragiste québécois. Elle aura entre autres présider la Ligue des droits des femmes. Marie-Claire Kirkland-Casgrain a épousé Pierre Casgrain, le fils de Thérèse Casgrain. Ainsi, Marie-Claire a pris le nom "Casgrain" par son mariage. Thérèse Casgrain est donc sa belle-mère. -
Augmentation du taux de divorce
Le taux de divorce augmente rapidement, atteignant 32 % des couples, en grande partie grâce à la loi de 1968, qui rendait le divorce un peu plus accessible, et qui avait déjà commencé à changer les attitudes sociales et à normaliser le divorce. -
Loi sur le divorce
La Loi sur le divorce fut révisée en 1985 et entra en vigueur en 1986. Cette révision importante réduisit la période de séparation nécessaire à un an (au lieu de trois ans) pour obtenir un divorce pour cause de "rupture irrémédiable du mariage", facilitant grandement l'accès au divorce. -
Décriminalisation complète de l'Avortement
La Cour suprême du Canada a décriminalisé l’avortement (décision de la Cour suprême dans l'affaire Morgentaler). Cela permet dorénavant aux femmes de choisir librement de poursuivre ou non une grossesse. Cette décision a marqué un tournant dans le contrôle reproductif des femmes et a contribué à la réduction des taux de natalité. "Je suis tellement sûr du bien de ce que je fais que je me suis décidé à ne pas céder à des menaces et à l’intimidation." - Henry Morgentaler