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500 BCE
Le théâtre grec
Du VIe au Ve siècle, lié au culte sacré de Dionysos. Les représentations avaient lieu lors de fêtes organisées par l’État dans un édifice à ciel ouvert constitué d'un orchestre et d'une fosse circulaire réservée au chœur. Les rôles étaient joués par des hommes portant des masques.
Le récit commencait par un prologue, suivi de l'entrée du chœur, d'épisodes coupés par des chants du chœur et finissait par la sortie du chœur. Eschyle, Sophocle et Euripide sont les auteurs tragiques de cette période. -
400 BCE
Le théâtre romain
Apparu au Ve siècle, le théâtre Romain est lié au culte de Bacchus. Les représentations avaient lieux lors des Jeux ou de cérémonies importantes qui réunissaient le peuple. La musique, la danse et le chant accompagnent le texte pour créer un "spectacle total". Sur scène, il n'y avait pas ou très peu de décors si ce n'est parfois une machinerie pour faire apparaitre un dieu (deus ex machina).
Plaute et Terence ont écrit de nombreuses comédies. -
1000
Le théâtre médiéval : le drame religieux
Après avoir combattu le théâtre, la religion y fait appel sous la forme du drame liturgique. De nombreux récits bibliques sont représentés de la Création à la Crucifixion, on appelle ce genre : les mystères. Le théâtre médiéval évoque le salut de l'humanité. Petit à petit, il s’affranchit de l'église pour se jouer sur les places de marché et divertir la population autours. -
1000
Le théâtre médiéval : le jeu profane
L'autre genre du théâtre médiéval est la farce : des jeux-partis où s'inventent des scènes satiriques, burlesques et féeriques. C'est un théâtre d'abord non professionnel. Remplis d'anachronismes, la narration et la cohérence sont moins importantes que la poésie. Les images comiques et figures allégoriques servent à créer un drame populaire et divertissant. -
1450
La comedia dell'arte en Italie
Vers la fin du XIVe siècle, l'Italie redécouvre le théâtre et la poétique d'Aristote. Ce nouveau théâtre utilise des sujets satiriques de la vie quotidienne comme l'adultère. En contrepoint, on retrouve aussi le théâtre "pastorale", plus sérieux et plus moralisateur.
Le grand public préfère la comedia dell'arte, une forme de théâtre plus populaire basée sur l'improvisation. On assiste aussi à la naissance de l'art lyrique : de nombreux théâtres se consacrent à l'opéra. -
1500
L'âge d'or en Espagne
Après l'âge d'or, l'Espagne voit apparaitre les comedia nueva (nouvelle comédie), des tragi-comédies liées à la tradition espagnole qui défend les valeurs de l’honneur, la foi ou la souveraineté du droit divin. Elles touchent autant le public cultivé que le peuple.
On retrouve de nombreux auteurs comme Lope de Vega, Fernando de Rojas ou Cervantes.
Ce théâtre sera de courte durée, avant d'être réinvestit par des formes religieuses. -
1562
Le théâtre élisabethain en Angleterre
Dans la lignée du théâtre médiéval populaire, l’Angleterre voit se profiler un théâtre épique et vivant avec William Shakespeare. Des récits complexes en vers qui mettent en scène des princes et des brigands et qui pousse à la réflexion politique. Les comédies peuvent utiliser des éléments fantastiques ou irrationnels.
Parallèlement, une nouvelle forme de théâtre appelée "masque" apparait. Ce sont des récits allégoriques, illustrés par un spectacle musical et dansé. -
Le classisisme en France
Le théâtre classique inspiré du théâtre antique apparait dans les années 1930. Il obéit à un ensemble de règles, formulées la première fois par l'abbé d'Aubignac : la règle des trois unités (de temps, de lieu et d'action), la règle de bienséance (ne pas choquer) et la catharsis. Il respecte aussi la vraisemblance et moralité.
On retrouve les tragédies de Pierre Corneille, de Jean Racine et les comédies de Molière qui s'inspirent de la farce et de la commedia dell’arte et des comédies des mœurs. -
Le théâtre pendant le siècle des Lumières
Denis Diderot défend l’idée d’une tragédie en prose qui représenterait l’homme dans son cadre quotidien et qui s'inscrit dans son contexte historique, une tragédie domestique. L’exaltation du genre sentimentaliste qui se dénoue par le triomphe de la vertu.
Ce qui amène rapidement le mélodrame.
La Révolution française oriente vers un théâtre de classe avec une plus grande liberté d’expression.
On retrouve Marivaux et Beaumarchais en France ou Lessing en Allemagne. -
Le romantisme
Alors que les sciences et la technique sont au coeur du mouvement des Lumières dans le monde, le romantisme, comme réaction, exalte l’émotion, le fantastique plutôt que la raison. Il prétend se libérer de toute règle et se plonge dans l'expression du moi, dans les thèmes d'amour, de nature et de liberté. L'époque toute entière est dans l'exagération, l'exaltation et l'intensité à tout prix. On retrouve Victor Hugo en chef de file avec la pièce Hernani. -
Le vaudeville
Au XIXe, le mot désigne une comédie populaire légère. Proche du mélodrame, ce genre repose sur une structure efficace composée d'une exposition des personnages et de la situation, et puis d'une série de rebondissements menant à une apogée dramatique. Il utilise ingénieusement le retournement de situation, le quiproquo et le suspense. Ce "drame bourgeois" est caractérisé par les auteurs Eugène Labiche ou Feydeau qui veulent aborder les problèmes sociaux de leur époque. -
Le Naturalisme
En France, l’intérêt pour la psychologie et les problèmes sociaux donne naissance au naturalisme avec comme chef de file l'auteur Zola. Loin du culte romantique, il explore les aspects sombre de la société. On peut les voir sur la scène du Théâtre Libre à Paris créé par André Antoine. Ils font recours au minimum de ressorts narratifs et exposent sur scène "des tranches de vie".
On retrouve les auteurs Ibsen et Strindberg en Scandinavie, Tchekhov en Russie et Gerhart Hauptmann en Allemagne. -
Les symbolistes
Le mouvement des symbolistes défend la "déthéâtralisation", c’est-à-dire l’abandon de tous les artifices techniques. Selon les idées de Richard Wagneraux, le texte et l'interprétation doivent doivent le coeur. Onirique et poétique, ils vont cherche l'inconscient plutôt que l'intellect, l'impression plutôt que la constatation. On peut voir la pièce d'Alfred Jarry, Ubu roi, mise en scène par -
La réalisme de Stanislavski
En Russie, Konstantin Stanislavski crée le Théâtre de Moscou où il y développe La méthode en 1898 qui défend l'idée d'une mémoire émotionnelle et physique. Il appelle l'acteur à ramener le personnage à soi et à son vécu personnel pour jouer juste/vrai (de manière réaliste). Cette méthode deviendra une référence aux Etats-Unis avec l'Actor's Studio. -
Les expressionistes
Les expressionistes est un mouvement que l'on retrouve surtout dans le cinéma mais aussi dans le théâtre en Allemagne. Il se caractérise par la distorsion, l'exagération des formes, l'image cauchemardesque. Pour accentuer cela, on retrouve l'utilisation des ombres et des lumières. Leopold Jessner et Max Reinhardt sont des metteurs en scène de ce mouvement. -
Le théâtre de la cruauté d'Antonin Artaud
Antonin Artaud publie Le théâtre et son double en 1938. Il prône un théâtre total, qui devrait s'inspirer du théâtre orientale, des rites primitifs. On parle de rituel, d'engagement complet dans l'acte créateur. Il faut bousculer le spectateur (ne pas le laisser sortir indemne), lui faire "vivre" le théâtre (comme une expérience), redéfinir les frontières de la scène et du public. Ses écrits offrent des interprétations personnelles qui ont inspiré de nombreux metteurs en scène et mouvements. -
Le théâtre de l'après-guerre
Après la guerre, la nécessité de créer un théâtre citoyen, populaire et engagé se fait sentir. En 1947, Jean Vilar monte le festival d'Avignon (grand festival de théâtre en Europe) dans un désir de décentralisation du théâtre, puis s'installe au Théâtre National Populaire.
Jean Genet évoque les déchirements de la guerre d’Algérie dans "les Paravents" pendant qu'Aimé Césaire raconte l’histoire d’Haïti dans "la Tragédie du roi Christophe" et dans "Une saison au Congo". -
Le théâtre épique
Le théâtre épique se crée autours de Bertolt Brecht, en réaction au réalisme de Constantin Stanislavski. critique de l'émotion exacerbée du mélodrame. ne pas fuir la réalité à travers des techniques factices. L'imitation ou l'identification sont à proscrire, l'acteur doit travailler avec sa conscience et illustrer ou évaluer son personnage. Grâce au principe de distanciation, le spectateur doit voir l'illusion du théâtre, pour s'y confronter et construire sa propre opinion. -
Le théâtre de l'absurde
Mouvements d’avant-garde, héritiers des dadaïstes et des surréalistes, influencés par Albert Camus, Sartre et Alfred Jarry. Le pionnier Eugène Ionesco disait : «l’homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles». On retrouve aussi les auteurs Arthur Adamov et Samuel Beckett (En attendant Godot). Ils démontrent les limites de la communication et du langage , désireux d'éliminer le déterminisme logique (particulièrement après le traumatisme de la guerre). -
Le Nouveau théâtre
Inspiré de la pensée d’Antonin Artaud sur le "spectacle total", le Nouveau théâtre peut être représenté par l’atelier du Théâtre de la Cruauté de Peter Brook, par la compagnie du Théâtre du Soleil"d’Ariane Mnouchkine, ou par l’Open Theatre de Joseph Chaikin.
Le Nouveau Théâtre abandonne le texte au profit d’une création plus collective. Les pièces sont construites à partir de mouvements, de gestes, de sons et d'un langage non codifié, ainsi que sur une disposition inhabituelle de l’espace. -
Le nouveau théâtre en Pologne
Jerzy Grotowski crée le Théâtre Laboratoire de Wroclaw; où il défend son idée du "théâtre pauvre", aux dialogues réduits à des signes, dépouillé de décors et de costumes.
Tadeusz Kantor aborde des sujets politiques et autobiographiques. Il écrit le Manifeste 70, dans lequel il défend l'idée d'une œuvre quasiment impossible, sans valeurs, fondée uniquement sur l'acte créateur.
Ces metteurs en scène créent un théâtre physique avec l'acteur au cœur et au service direct du spectateur. -
Le théâtre-danse
Révolutionné par l'allemande Pina Bausch et sa compagnie Tanztheater, la danse théâtrale ou le théâtre-danse ouvre de nouveaux horizons pour les futures compagnies et metteurs en scène. On retrouve par exemple Wim Vandekeybus avec Ultima Vez en Belgique.