-
"Jour de colère"
Quatre personnes au moins sont tuées lors d'un premier "Jour de colère" contre les autorités égyptiennes. Des rassemblements hostiles au pouvoir ont lieu à travers le pays. Les manifestants, inspirés par l'exemple tunisien, expriment leur frustration et dénoncent la pauvreté et la répression. C'est le point de départ d'une mobilisation d'une ampleur sans précédent contre le régime du président Moubarak, au pouvoir depuis 1981. -
Period: to
EGYPTE
-
Black-out des réseaux
Rien ne semble pouvoir arrêter le mouvement, pas même la coupure totale des réseaux de communication (Internet et GSM). Les réseaux sociaux ont joué, comme au Maghreb, un rôle important dans la transmission des appels à la révolte, ce que le pouvoir a très bien compris: depuis 24h le pays est totalement isolé du monde. Une première mondiale dans le domaine de la censure des réseaux. Pour les Egyptiens, la seule source d'information reste la télévision d'Etat, qui minimise la situation -
Journée de violence dans tout le pays
Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues du Caire, de Suez, d'Alexandrie et de plusieurs grandes villes après la traditionnelle prière du vendredi. Manifestants et forces de l'ordre se sont affrontés toute la journée et toute la nuit, malgré l'instauration d'un couvre-feu. Plusieurs bâtiments ont été incendiés, dont le siège du parti au pouvoir. -
Moubarak s'exprime enfin... et en vain
Après quatre journées de contestation, le président Moubarak s'est décidé à prendre la parole dans la nuit. Il a annoncé la démission de son gouvernement et la formation d'un nouveau cabinet sous 24 heures. Lors d'une allocution télévisée d’une dizaine de minutes, le président égyptien a également annoncé la mise en place de réformes démocratiques et économiques. Mais dans les rues de la capitale, on ne croit plus les paroles du président. -
Le Caire, champ de bataille
Epaves de voitures calcinées en travers des rues, gravats jonchant le sol, épaisse fumée noire émanant de bâtiments incendiés, commerces et vitrines saccagés et pillés... Le Caire se réveille dans un décor d'apocalypse. Dans les rues de la capitale égyptienne, la police, prise pour cible lors des manifestations violentes cette semaine, brille par son absence. -
Moubarak nomme un vice-président
L'ex-patron de l'aviation, Ahmed Chafik, devient le nouveau Premier ministre. Sa nomination, de même que celle, à la vice-présidence, d'Omar Souleïmane, ancien chef des services de renseignement, placent aux principaux postes du pouvoir des hommes ayant des liens avec l'armée égyptienne. Malgré le couvre-feu étendu, indifférents aux promesses de réformes et à ce remaniement de façade, des dizaines de milliers d'Egyptiens envahissent les rues du Caire et d'Alexandrie. -
El Baradei: "Une ère nouvelle"
L'opposant Mohamed ElBaradei, mandaté par les Frères musulmans et d'autres mouvements d'opposition pour négocier la formation d'un gouvernement d'union nationale, a rejoint les milliers de manifestants cairotes sur la place Tahrir, épicentre du mouvement de contestation. Muni d'un mégaphone, il a promis à la foule que "le changement (allait) arriver dans les prochains jours". -
Premier bilan
Pour la sixième journée consécutive, l'Egypte est en état d'insurrection. Les affrontements ont fait plus de 100 morts et des milliers de blessés en une semaine. -
Appel à la grève générale
L'opposition, avec à sa tête Mohamed ElBaradei, a lancé un appel à la grève générale et a invité les manifestants à participer à des marches géantes le lendemain, mardi : une semaine après le début de la révolte. -
Remaniement ministériel
L'annonce de la mise en place d'un nouveau gouvernement n'a pas apaisé les esprits. Il a même été rejeté par les Frères musulmans, principal mouvement d'opposition, qui ont appelé à la poursuite des manifestations jusqu'à la chute du régime Moubarak. Changement d'importance dans ce cabinet, la nomination au poste de ministre de l'Intérieur de l'ancien général de la police Mahmoud Wagdi. -
Moubarak ne se représentera pas
Après une journée marquée par des manifestations monstres dans tout le pays, le président égyptien s'est exprimé dans la soirée à la télévision officielle. Hosni Moubarak a annoncé qu'il ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle, prévue en septembre prochain, mais entendait terminer son mandat, tout en promettant de "garantir la transition démocratique". Ce discours n'a pas ébranlé la détermination des manifestants qui continuent d'exiger que le président "dégage". -
Marée humaine contre le pouvoir
C'était une journée test pour le pouvoir. Un million de personnes étaient attendues au Caire par l'opposition qui avait appelé à des marches géantes dans tout le pays. Dès l'aube, ils étaient des centaines de milliers sur la place Tahrir, au coeur de la capitale, à demander le départ du président Moubarak. Au fil de la journée, le flot n'a fait qu'enfler, jusqu'à atteindre 2 millions de manifestants, selon la chaîne Al-Jazeera. -
Affrontements entre pro et anti-Moubarak
La place Tahrir au Caire, coeur de la contestation contre le président égyptien, s'est transformée en champ de bataille entre pro et anti-Moubarak. Les affrontements, qui ont commencé en début d'après-midi et se sont poursuivi dans la nuit à coups de pierres, de bâtons et de cocktails Molotov, ont fait au moins 6 morts et plus de 800 blessés. Selon des témoins, des policiers en civil se sont mêlés aux partisans de Moubarak, une information démentie par le ministère de l'Intérieur égyptien. -
L'armée s'interpose
Le Premier ministre Ahmed Chafic s'est excusé pour les affrontements meurtriers de la place Tahrir et a demandé qu'une enquête soit menée. Après 24 heures de bataille rangée, l'armée égyptienne a commencé dans la matinée à s'interposer entre pro et anti-Moubarak, semblant vouloir faire cesser les attaques des premiers sur les seconds. Les militaires ont instauré une "zone tampon" entre les deux camps sur la place où des barricades de fortune ont été érigées. -
Chasse aux médias
Les journalistes étrangers sont devenus des cibles en Egypte, interpellés et retenus par l'armée et la police ou victimes de graves violences, voire de lynchages, de la part des partisans du raïs qui les accusent de déstabiliser le régime. Le département d'Etat américain a condamné une "campagne concertée pour intimider" les journalistes étrangers et les empêcher de couvrir la révolte populaire contre Hosni Moubarak. -
Manifestations massives
Onzième jour de protestation. Le pari de l'opposition de réunir au moins un million de manifestants au Caire lors du "jour du départ" -celui, immédiat du président Moubarak- semble réussi. La foule a afflué dès l'aube sur la place Tahrir, débarrassée des barricades après les affrontements des dernières 48 heures. La grande prière du vendredi a réuni des dizaines de milliers de Cairotes sur le lieu symbole de la contestation. -
Le parti de Moubarak se fissure
Malgré le succès de la "journée du départ" et la pression internationale, le président égyptien s'accroche à son fauteuil. Mais son parti est en train d'imploser : dans l'après-midi, l'ensemble du bureau exécutif du PND (Parti national démocrate, au pouvoir en Egypte) a démissionné. Une "étape positive vers un changement politique nécessaire" pour Washington, qui attend "des gestes supplémentaires". -
Les Frères musulmans acceptent de négocier
Ennemis jurés du régime, les Frères musulmans acceptent de participer aux négociations proposées par le vice-président Omar Souleimane. Une première depuis un demi-siècle. D'autres groupes d'opposition participent aussi aux discussions qui ont démarré en fin de matinée. Principal consensus issu des débats: la formation d'un comité réunissant pouvoir judiciaire et personnalités politiques qui doit préparer des réformes constitutionnelles. -
La place Tahrir, camp retranché
Des milliers de manifestants ont passé la nuit sur place, certains sous des bâches autour de chars de l'armée afin d'empêcher les militaires de manoeuvrer. Dimanche, les groupes de jeunes à l'origine du mouvement ont annoncé la formation d'une coalition et assuré qu'ils ne quitteraient pas les lieux tant que le président Moubarak n'aurait pas démissionné. -
Cybermilitant et héros
Troisième semaine de révolte et une mobilisation qui ne faiblit pas. Place tahrir, la foule a réservé un accueil triomphal au cybermilitant et cadre de Google Wael Ghonim, libéré la veille après 12 jours aux mains des très redoutés services de sécurité d'Etat: "J'aime à appeler ça la révolution Facebook mais après avoir vu les gens ici, je dirais que c'est la révolution du peuple égyptien", a lancé celui qui est aussitôt devenu le symbole de la jeunesse contestataire. -
Assaut sur les symboles du pouvoir
au Caire, le Parlement et le siège du gouvernement, situés face à face, ont été encerclés. De fait, le Conseil des ministres a dû se tenir ailleurs. Les organisateurs de la mobilisation misent sur une nouvelle démonstration de force, lors de la grande prière hebdomadaire. Ils prévoient notamment de marcher sur l'immeuble de la radio et télévision d'Etat, porte-voix du régime. -
Moubarak s'accroche
Lors d'une très attendue intervention télévisée, Hosni Moubarak s’est contenté d’annoncer qu'il déléguait ses pouvoirs à son vice-président Omar Souleimane. Il n’a donc pas annoncé sa démission, comme ses opposants l’espéraient. Les prochaines élections ayant lieu en septembre, le président égyptien a défini la période de "transition" comme celle qui le sépare de cette date. -
Moubarak a enfin "dégagé" !
17h: le vice-président égyptien prononce les mots que les manifestants attendent depuis près de trois semaines: la démission d'Hosni Moubarak. Le raïs "a chargé le Conseil militaire suprême de prendre en charge les affaires publiques dans les circonstances difficiles que traverse le pays" déclare Omar Souleimane. Place Tahrir, c'est l'explosion de joie. -
Le monde se réjouit du départ de Moubarak
Les réactions internationales, très nombreuses, évoquent un "jour historique" pour l’Egypte : tous les dirigeants, comme le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, appellent à "une transition transparente, ordonnée et pacifique grâce à des élections libres, équitables et crédibles", la France salue la décision "courageuse et nécessaire" d’Hosni Moubarak. Pour Barack Obama, l'Egypte ne sera "plus jamais la même". -
L’Egypte aux mains de l’armée
Hosni Moubarak a donc confié le pays au Conseil suprême des forces armées, une instance qui réunit les principaux chefs militaires. L'armée s'est engagée à ne pas se substituer à la "légitimité voulue par le peuple" et à prendre des mesures pour mettre en place les "changements radicaux" réclamés par les manifestants. -
Le jour d'après
L'armée a dégagé les barricades et les barbelés autour de la place et les carcasses des véhicules calcinés, traces de la violence des affrontements. La place Tahrir est toujours noire de monde mais aujourd’hui, au milieu des opposants qui ne veulent pas quitter les lieus sont apparus des jeunes qui ont décidé de nettoyer les lieux. Leur mot d’ordre est "Hier, je manifestais, aujourd'hui, je construis." -
Les militaires précisent le calendrier de transition
L'armée égyptienne a ébauché un calendrier de transition du pouvoir, censé préparer le terrain à un pouvoir civil élu. La transition est censée durer six mois durant lesquels la Constitution est suspendue et le Parlement dissout. Le Conseil suprême restera donc au pouvoir durant six mois ou jusqu’aux prochaines élections législatives et présidentielle. Les militaires ont également annoncé la formation d'une commission chargée d'amender la constitution. -
Purge dans les médias
Dans toutes les grandes rédactions pro-gouvernementales, les journalistes se retournent désormais contre leur ancienne hiérarchie, accusée d'être aux ordres de l'ancien régime. La télévision nationale, la radio et les journaux, la veille encore porte-parole de Moubarak, ont rapidement et radicalement changé de ton. -
L'armée demande l'arrêt des grèves
L'armée égyptienne, en charge du pays depuis la chute du président Moubarak, a appelé les citoyens et syndicats à cesser les grèves et les protestations sociales, au moment où les mouvements sociaux prennent de l'ampleur. -
Les opposants reçus par l'armée
Les chefs de l'armée reçoivent l'opposant Mohamed ElBaradei et le chef de la Ligue arabe Amr Moussa, prétendants potentiels à la présidence. Fin février, ils ont rencontré la "Coalition des jeunes pour la révolution". -
La Sécurité d'Etat supprimée
Le ministère de l'Intérieur annonce la suppression de la Sécurité d'Etat et promet de la remplacer par un organisme plus respectueux des droits des citoyens. -
Référendum sur la révision de la Constitution
Les Egyptiens veulent tourner la page : 77,2% ont répondu "oui" à une transition rapide et des changements constitutionnels, comme la limitation des mandats et l'assouplissement des conditions de candidature à la présidence. -
l'Europe gèle les avoirs du raïs
L'UE gèle les avoirs de Moubarak et de 18 de ses proches -
Les partis religieux toujours officiellement interdits
L'armée promulgue une version amendée de la loi sur les partis, facilitant leur formation mais interdisant toujours leur constitution sur des bases religieuses. -
Le calendrier électoral se précise
La présidentielle aura lieu "un à deux mois" après les législatives en septembre. Les militaires remettront le pouvoir législatif au futur Parlement, puis exécutif au chef de l'Etat élu. -
Un mort dans une manifestation
La veille, une manifestation rassemble, au Caire, plusieurs dizaines de milliers de personnes réclamant la traduction en justice de Moubarak et contestant le pouvoir militaire. Lors de la dispertion du cortège, un manifestant est tué. -
Moubarak en détention préventive
Hosni Moubarak est placé en détention préventive dans un hôpital de Charm el-Cheikh, où il a été admis après un malaise cardiaque pendant un interrogatoire -
Le parti de Moubarak dissous
La Haute cour administrative dissout le Parti national démocrate
(PND, au pouvoir sous Moubarak) et ordonne la saisie de ses avoirs -
Les Frères musulmans créent leur parti
Les Frères musulmans créent leur propre parti, le "Parti de la liberté et de la justice" -
Rixes entre musulmans et chrétiens
Des affrontements entre musulmans et chrétiens dans un quartier populaire du Caire font 15 morts et plus de 200 blessés -
Des législatives en septembre
L'armée indique que le pays organisera en septembre ses législatives et préparera ensuite une Constitution avant la présidentielle. -
Moubarak sera jugé
Le Parquet général égyptien annonce que Moubarak et ses deux fils, en détention provisoire, vont être jugés pour le meurtre de manifestants et pour corruption. -
Réouverture du point de passage de Gaza
L'Egypte annonce qu'elle va ouvrir le point de passage avec la bande de Gaza de façon permanente. -
Retour à Tahrir
Les Egyptiens redescendent dans les rues pour réclamer davantage de changement. La France accorde un milliard d'euros à l'Egypte et la Tunisie -
Moubarak et ses fils devant la justice le 3 août
Le début du procès de l'ex-président égyptien Hosni Moubarak et de ses deux fils Alaa et Gamal pour le meurtre de manifestants pendant la révolte populaire de janvier-février et pour enrichissement illégal a été fixé au 3 août. Cette lourde mission a été confiée à un tribunal pénal du nord du Caire. -
Le salaire minimum augmenté à 117 dollars
Le ministre des Finances, Samir Radwane, a annoncé que le salaire minimum mensuel allait être augmenté à partir de juillet à 700 livres égyptiennes (117 dollars), contre 400 livres (67 dollars) jusqu'à présent. Le salaire minimum sera ensuite "graduellement" relevé pour atteindre 1.200 livres (203 dollars) d'ici cinq ans. -
Fin du couvre-feu
L'armée a décidé de lever le couvre-feu imposé depuis le 28 janvier, en pleine révolte populaire, au Caire, à Alexandrie et à Suez, "pour encourager le retour à la normale". -
Un syndicat pour les imams
Le ministère égyptien en charge des biens religieux (waqf) a approuvé une demande des imams prêchant dans les mosquées d'avoir leur propre syndicat professionnel. -
Alliance des Frères musulmans avec des partis laïques
Les Frères musulmans égyptiens s'engagent dans une stratégie d'alliance avec d'autres partis, y compris libéraux et de gauche, pour présenter une image d'ouverture et chercher à contrer ceux qui redoutent de les voir dominer les prochaines législatives. -
La place Tahrir s'enflamme de nouveau
De violents affrontements ont opposé cette nuit la police à des manifestants sur la place Tahrir, dans le centre du Caire, faisant plusieurs blessés. Ces troubles surviennent alors que les militants pro-démocratie appellent à des rassemblement massifs le 8 juillet prochain pour maintenir la pression en faveur de réformes politiques en Egypte. -
Un ex-ministre condamné à cinq ans de prison par contumace
Trois ont été acquittés. Plusieurs ex-ministres ont déjà été condamnés à des peines de prison dans des affaires de corruption -
La place Tahrir envahie de nouveau
Des milliers de manifestants dans le pays pour réclamer un plan clair et transparent en vue de la transition au sommet de l'Etat. Depuis le 8, des manifestants campent toujours sur la place Tahrir au Caire. -
Moubarak dans le coma ?
Hosni Moubarak est plongé dans "un coma profond", a annoncé son avocat, une information immédiatement démentie par l'hôpital où se trouve l'ancien président égyptien.