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Jeunesse
Abdoulaye Wade, né le 29 mai 1926 à Kébémer, est un homme politique sénégalais. Le père et l'oncle d'Abdoulaye Wade ont servi dans les tirailleurs sénégalais durant les combats de la Première Guerre mondiale en France. -
Etudes
En 1947, il obtient le diplôme de fin d'études à l'École normale William Ponty à Sébikotane.
Entre 1951 et 1952, il suit un cursus mathématique en France (mathématiques élémentaires et supérieures au lycée Condorcet, Paris 9e).
De 1952 à 1957, il étudie à la faculté des Sciences, puis à la faculté des Lettres et enfin à l'École libre de Droit de Besançon. Il est ensuite avocat stagiaire au Barreau de Besançon. -
Etudes (Suite et fin)
Il est titulaire d'un doctorat en droit et sciences économiques de l'université de Grenoble. Soutenue en 1959, sa thèse s'intitule Économie de l'Ouest africain : unité et croissance. Wade pratique brièvement le métier d'avocat en France avant de rentrer au Sénégal pour plaider au barreau de Dakar et enseigner à l'Université Cheikh Anta Diop. -
Début de carrière professionnelle
En mai 1963, il défend le Président du Conseil du Sénégal, Mamadou Dia, et quatre autres ministres, Valdiodio N'diaye, Ibrahima Sarr, Joseph Mbaye et Alioune Tall, dans le cadre du procès de la crise politique de décembre 1962. Il défend le Président du Conseil et ses quatre compagnons en compagnie de Robert Badinter, accusés de « tentative de coup d'État » par Léopold Sédar Senghor. -
Débuts en politique
En 1973, Abdoulaye Wade occupe les fonctions de responsable local au Parti socialiste. L'année suivante, il forme le Parti démocratique sénégalais (PDS), avant d'être élu à l'Assemblée nationale.
Il se présente sans succès aux élections présidentielles de 1978, 1983, 1988 et 1993.
D'avril 1991 à octobre 1992, il est ministre d'État auprès du président de la République du Sénégal Abdou Diouf dans le gouvernement d'union nationale. -
Débuts en politique (Suite)
Le 15 mai 1993, Abdoulaye Wade et trois membres de son parti sont arrêtés, soupçonnés d’avoir commandité l’assassinat de Me Babacar Sèye, alors vice-président du Conseil constitutionnel qui est chargé de la proclamation des résultats de l’élection législative de février 1993. Un ouvrage, Affaire Me Sèye : un meurtre sur commande, dans lequel le journaliste sénégalais Abdou Latif Coulibaly traite de ces accusations a été censuré. -
Président de la République
Après avoir fait planer le doute, Abdoulaye Wade déclare sa candidature pour l'élection présidentielle. Orateur doué et fin tacticien, il mène pour l'élection présidentielle de 2000, une campagne rapide et efficace sous le slogan du «Sopi» et parvient à mettre en ballotage le président sortant, Abdou Diouf, avec 31 % des suffrages au premier tour contre 41,3 %. Il obtient 58,1 % au second tour du scrutin, mettant fin à quarante ans de pouvoir socialiste au Sénégal. -
Président de la République (Suite)
Le 1er avril 2000, Abdoulaye Wade est investi président de la République du Sénégal. Cette victoire marque la première alternance à la tête du pays : pour la première fois, les Sénégalais élisent un président qui n'est pas du Parti socialiste. Lors de l'élection présidentielle du 25 février 2007, Wade est réélu, dès le premier tour, face à quatorze candidats, avec 55,79 % des voix. -
Président de la République (Suite et fin)
Jusqu'à la victoire du PDS allié à l'alliance de Moustapha Niasse aux législatives de 2001, Wade doit cohabiter avec une Assemblée nationale socialiste dont Abdourahim Agne est le président du groupe parlementaire.
Durant ces deux mandats, il lance la construction de plusieurs milliers d'écoles, fait passer le nombre de collèges de 220 en 2000 à 749, et celui des lycées de 48 à 134 sur la même période, le budget de l’Éducation a quadruplé. -
Distinctions et décorations
Le président Abdoulaye Wade est titulaire de plusieurs décorations nationales et étrangères.
Grand-croix de l’ordre national du Lion du Sénégal
Grand-croix de l'ordre de Saint-Charles (2009)
Grand officier de la Légion d'honneur (France)
Grand-croix de l’ordre du Mérite (Sénégal)
En juillet 2003, il a reçu la Médaille d’or Henry Sylvester William (premier intellectuel noir à imaginer un mouvement panafricain) pour la renaissance africaine (Trinidad et Tabago). -
Président de la République Second mandat (Suite)
Ainsi, en 2000, une de ses premières décisions est de dissoudre le Conseil économique et social et le Sénat, en le justifiant par des raisons d'économies et leur inutilité, mais il leur redonne vie en mai 2007, en choisissant lui-même les 65 sénateurs. Il modifie plusieurs fois la constitution sans aucune consultation ni validation des chambres parlementaires, établissant le quinquennat en 2001 et rétablissant le septennat en 2008. -
Président de la République Second Mandat (Fin)
L'érection du monument de la Renaissance africaine, inauguré en avril 2010, ignoré par les touristes et critiqué pour son coût pharaonique, son financement opaque, la participation du régime autocratique de la Corée du Nord, est désigné comme un symbole de sa mégalomanie. Les principaux cadres du parti au pouvoir, le PDS, ont été progressivement écartés (Idrissa Seck, Macky Sall, Aminata Tall...) alors que la question de la future succession d’Abdoulaye Wade, réélu à 80 ans, se pose. -
Conflit politique
Abdoulaye Wade est soupçonné de chercher à se maintenir au pouvoir et à attribuer la fonction de vice-président à son fils Karim qui lui succéderait automatiquement s'il venait à quitter la tête du pays. Devant les violentes manifestations qui éclatent en juin 2011, principalement à Dakar, Abdoulaye Wade renonce à son projet le 23 juin. -
Conflit politique (Suite)
Les magistrats se plaignent d'un usage politique de la justice, et on assiste sous le régime de Wade à un recul des libertés individuelles : journalistes emprisonnés, manifestations réprimées, gardes à vue et convocations fréquentes devant les tribunaux. Il lui est aussi reproché de favoriser sa confrérie religieuse, celle des Mourides, au détriment d'une stabilité religieuse qui faisait la réputation du Sénégal. -
Conflit politique (Fin)
Au niveau international, il s'appuie sur des nouveaux partenaires économiques au Moyen-Orient et en Asie et promeut le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), projet panafricain visant à faire entrer l'Afrique dans le commerce mondial et à se libérer de l'assistanat. Mais il s'isole diplomatiquement, en se positionnant contre l'avis de l'Union africaine concernant la crise libyenne, tandis que les États-Unis et la France, critique son attachement au pouvoir. -
Election présidentielle 2012
À partir de la fin 2011, plusieurs mouvements sociaux se forment, dans le secteur médical, celui des transports et dans l'éducation nationale21. Critiqué à Dakar, en particulier par la jeunesse21, mais conservant en partie sa popularité dans les campagnes, Abdoulaye Wade est investi, le 23 décembre 2011, candidat du Parti démocratique sénégalais à l'élection présidentielle de 2012. -
Election présidentielle 2012 (Suite)
Malgré la contestation de l’opposition politique et civile, réunie au sein du M23 (« Mouvement du 23 juin »22, en référence aux manifestations de juin 2011), pour laquelle cette nouvelle candidature est inconstitutionnelle du fait qu'il a déjà effectué deux mandats, la présence au scrutin présidentiel de Wade est validée par le Conseil constitutionnel le 27 janvier 2012, contrairement à celle de Youssou N'Dour. -
Election présidentielle 2012 (Fin)
À l'issue du premier tour, lors duquel il vote sous les huées d'opposants, il arrive en tête avec 34,81 % des suffrages exprimés, mis en ballotage par son ancien Premier ministre, Macky Sall, alors qu'il espère une large victoire dès le premier tour. Il est battu le 25 mars 2012 par Macky Sall, qui recueille 65,80 % des voix. Wade félicite le vainqueur au soir du second tour et quitte ses fonctions présidentielles le 2 avril 2012. -
Après carrière politique
Il n'abandonne pas son parti, le PDS, et le soutient lors des élections législatives suivantes.