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Première révolution industrielle
Le terme de révolution industrielle, aujourd’hui contesté, reste en usage principalement pour distinguer les deux grandes vagues d’innovations du XIXe siècle. La première débute outre-Manche dès la fin du XVIIIe siècle. Elle concerne principalement la métallurgie et le textile, et l’usage croissant (mais non exclusif, ni même toujours principal) du charbon comme source d’énergie pour produire de la vapeur. -
Pourquoi l'industrialisation en Angleterre avant l'Allemagne par exemple ?
L’Angleterre jouissait surtout, en 1780 comme aujourd’hui, d’une structure sociale extrêmement flexible, dérivée d’un fond anthropologique nucléaire absolu. La famille anglaise exige la séparation des générations, le départ des jeunes ; elle encourage la mobilité géographique et sociale. Les paysans anglais n’étaient pas attachés au sol. Les règles d’héritage ne définissaient aucune égalité entre frères. -
Les Européens vivent partout, à des rythmes divers, des bouleversements économiques et sociaux inédits.
L’industrialisation et l’urbanisation modifient en profondeur les sociétés. En France, par exemple, la population urbaine augmente de moitié entre 1811 et 1852, passant de 4,2 millions à 6,4 millions d’habitants. À cela s’ajoutent des revendications nationales d’émancipation ou d’unification, portées surtout par des intellectuels engagés, comme Giuseppe Mazzini, ou par des libéraux qui souhaitent arriver au pouvoir et imposer leurs vues. -
Indépendance de la Grèce
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Occupation française de l'Algérie
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Proudhon "La propriété c'est le vol" "Nous sommes riches dans les sociétés civilisées. Pourquoi donc autour de nous cette misère ? Pourquoi ce travail abrutissant, pénible des masses ?"
Le travailleur doit être le vrai propriétaire de la valeur qu'il crée. La quête du profit individuel est immorale. La société idéale est basée sur la collaboration de petites unités productives et sociales.
L'état garantit les injustices et les inégalités de la hiérarchie d'une société primitive, il doit donc disparaître au profit de l’anarchie d'une société adulte. -
Le "Printemps des peuples"
Le pouvoir cède dans un premier temps, accordant des réformes constitutionnelles et des mesures libérales (élection du Parlement de Francfort, levée de la censure de Berlin à Vienne, libération des paysans du servage féodal) ou préférant la fuite. Les insurrections jalonnent donc toute l’année. Des émeutes éclatent en mars à Budapest, à Prague, à Vienne, à Berlin, à Milan, donnant provisoirement le pouvoir aux représentants du peuple, et surtout aux nouvelles élites bourgeoises. -
Les aspirations populaires déçues aboutissent dans les capitales à des radicalisations sanglantes.
A Paris, de part et d’autre des barricades, des défenseurs de la révolution s’affrontent, car ils n’ont pas la même conception de la république. Pour les uns, elle représente une forme de gouvernement et de représentation politique achevée par la mise en œuvre du suffrage universel réservé aux hommes ; pour les autres, elle signifie une transformation profonde de la société par le droit au travail notamment. -
Marx et Engels, Le Manifeste du Parti communiste
Marx partage l'idée de lutte des classes et de matérialisme avec les anarchistes, mais son socialisme "scientifique" passe par la construction d'un état socialiste qui détruira le capitalisme durant une période transitoire "la dictature du prolétariat". -
L’échec final des mouvements révolutionnaires
C’est l’armée et parfois une force étrangère qui assurent la répression. Les troupes russes prêtent ainsi assistance aux soldats autrichiens pour écraser la révolution hongroise ; les Français par le siège de Rome signent la fin de la République romaine... L'échec doit beaucoup à ce qui fut interprété comme un signe : la propagation d’une épidémie de choléra qui, de la Russie à l’Ouest européen, accompagne la victoire des forces contre-révolutionnaires. -
La population urbaine de l'Angleterre rattrape sa population rurale.
Elle est un terrain anthropologique idéal pour une mutation rapide de la structure économique et sociale. Elle a en tout cas permis à l’Angleterre de réaliser, entre 1780 et 1840, l’un des plus prodigieux déracinements de population jamais vus dans l’histoire. -
Guerre de Crimée.
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La publication de "L'Origine des espèces" par Charles Darwin jette les bases de la théorie de la sélection naturelle.
Cette théorie montre que la nature sélectionne les espèces animales et végétales les mieux adaptées à leur environnement, les autres étant vouées à la disparition. -
Deuxième guerre d'indépendance italienne
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L'Association internationale des travailleurs (AIT)
Des ouvriers de toute l'Europe se réunissent à Londres, à Saint-Martin's Hall, en soutien aux Polonais, victimes en 1863 d'une féroce répression russe.
C'est un intellectuel allemand, réfugié à Londres depuis l'échec des révolutions de 1848, qui rédige les statuts de l'Association internationale des travailleurs. Il s'appelle Karl Marx. Il a 46 ans.
Karl Marx vit à Londres dans des conditions matérielles précaires et publie des ouvrages théoriques d'un abord difficile. -
Début de l'ère Meiji au Japon, modernisation pour résister aux puissances coloniales.
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Guerre franco-prussienne
La France humiliée en 1870-1871 par la Prusse(perte de l'Alsace-Lorraine) est à la recherche de boucs émissaires. -
Proclamation de l'Empire allemand (IIe Reich)
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La croissance du XIXe siècle n’a pas été linéaire et continue, mais entrecoupée de nombreuses crises.
À la fin du XXe siècle, le retour en force de la pensée libérale a conduit à valoriser la continuité de la croissance et à minimiser les récessions, notamment dans les programmes de l’enseignement secondaire.
La crise de 1873, largement oubliée aujourd’hui, constitua une rupture sans doute aussi importante que celles de 1929 ou 2008. Partie de la Bourse de Vienne le 9 mai, elle s’étend rapidement aux autres économies occidentales et ouvre la grande dépression de la fin du siècle. -
Le mot antisémitisme a été inventé par un journaliste allemand, Wilhelm Marr, pour désigner la haine des Juifs (avec une majuscule), considérés par les antisémites comme un groupe ethnique ou racial.
En employant le mot antisémitisme pour désigner la haine des juifs et d'eux seuls, Wilhelm Marr et ses émules commettent une double erreur : 1) ils assimilent une catégorie linguistique (les langues sémitiques) à une catégorie raciale, 2) ils réduisent les usagers des langues sémitiques aux juifs en oubliant les Phéniciens, les Arabes... -
Herbert Spencer, un savant contemporain de Charles Darwin et tout aussi populaire, traduit les idées de Darwin par la « sélection des plus aptes » (survival of the fittest).
La théorie de la sélection naturelle arrive à point nommé pour justifier les menées impérialistes, les conquêtes coloniales, l'exacerbation des nationalismes et le rejet de la charité chrétienne par nombre d'idéologues, de penseurs et de chefs politiques. Elle donne naissance au darwinisme social, un système idéologique qui ne voit dans les luttes civiles, les inégalités sociales et les guerres de conquête rien moins que l'application à l'espèce humaine de la sélection naturelle. -
Congrès de Berlin, à l’initiative du chancelier Otto von Bismarck, Britanniques, Français, Allemands, Belges, Portugais et Italiens se sont ainsi partagé l’Afrique, sans qu’aucun représentant africain ne soit consulté.
L’expansion coloniale a marqué l’ensemble du monde durant près de quatre siècles, nouant l’Europe occidentale et les autres continents dans un passé commun. Motivée par des raisons économiques, impérialistes ou civilisatrices, celle-ci s’est toujours imposée par les armes, se légitimant parfois sur le papier par des traités et des conférences. 70 % des frontières actuelles de l’Afrique ont été définies par les puissances européennes. -
Un rassemblement se tient à l'usine McCormick à Chicago. Après le dernier discours, la police charge les ouvriers entraînant la mort de l'un d'entre eux.
Le 4 mai, un rassemblement pacifique est annoncé pour protester contre les violences policières. Une bombe explose, des policiers sont tués, huit hommes sont arrêtés et accusés de meurtre.
Tous sont condamnés, quatre sont pendus en public, un autre se suicide en prison à la dynamite. L’évènement aura un grand retentissement à travers le monde, d'où le choix du 1er mai comme journée internationale de lutte. -
Une seconde révolution industrielle prend le relais de la croissance à partir des années 1890 grâce à l’émergence de nouvelles industries (automobile, chimie...), de nouvelles énergies (électricité, pétrole)
, et à l’affirmation de nouvelles puissances industrielles, en particulier de l’Allemagne et des États-Unis (un pays qui devient, dès 1900, la première économie mondiale au regard de son produit intérieur brut), mais aussi, hors du monde occidental, du Japon.
Les historiens de l’économie ont globalement renoncé à parler de révolution industrielle. Selon eux, la croissance provient moins d’une révolution que d’une évolution lente et progressive : l’industrialisation. -
Grève générale en Belgique
Le programme : suffrage universel, journée de 8 heures. Les moyens : grève générale, manifestation. C'est le succès du socialisme non révolutionnaire : le Réformisme. -
Affaire Dreyfus
L'affaire Dreyfus (accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne) est une manifestation de l'antisémitisme (la peur du complot) d'un courant nationaliste et revanchard. L'écrivain Émile Zola défend Dreyfus et la polémique déchire la France, car d'autres comme le journaliste Édouard Drumont écrit " La France juive" (1886) dans lequel il développe, bien avant Hitler, le mythe de la supériorité des prétendus Aryens sur les autres races. -
Guerre sino-japonaise, début de l'impérialisme nippon.
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Léon Frédéric, Les âges de l'ouvrier, 1895-1897
La précarité de la condition ouvrière (forte natalité, risques de criminalité, santé menacée…).
La condition ouvrière au XIXe siècle n’était guère meilleure que celle des serfs du Moyen Âge, des esclaves de l’Antiquité, des populations autochtones amérindiennes asservies et des Africains victimes du trafic d’esclaves lors de l’impitoyable colonisation des Amériques. -
Début de l'exploitation intensive du caoutchouc au Congo de Léopold II
Pour le roi entrepreneur, "une colonie doit rapporter de l'argent pour fortifier et embellir la métropole". -
Pour Kropotkine, l'action des minorités doit réveiller l'esprit de révolte des masses.
La « propagande par le fait » se réalise par une série de coups de main, de faits insurrectionnels, d'assassinats et d'attentats vengeurs. Elle mêle socialistes-révolutionnaires, nihilistes et anarchistes, ces mouvements sont tous trois influencés par les idées de Michel Bakounine. C'est lui qui conceptualisa l'action directe en l'associant à la terreur : le terrorisme anarchiste était né. Les cibles sont les rois, les nobles, les militaires, les bourgeois… -
En Namibie, les Hereros sont exterminés sur ordre de l’armée allemande.
Les guerres de conquête menées par les Européens ont provoqué des résistances. Pour y faire face, les colons ont mis en œuvre des politiques de « pacification » – vocable colonial classique pour désigner une violence expéditive. Soucieux de démontrer leur force, ils généralisent le principe de punition collective et procèdent à des massacres de masse. -
Exposition coloniale à Paris
Les expositions coloniales cherchent à répondre à cette curiosité de la population. L’année 1906 voit l’organisation d’une exposition à Paris mais également à Marseille. Le principe en est simple : il s’agit de reconstituer des espaces dédiés à la découverte des territoires colonisés. -
La Triple-Entente
La France, le Royaume-Uni et la Russie face à la Triplice (1882) Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie. -
Les guerres balkaniques
À la suite des guerres balkaniques, les possessions ottomanes en Europe sont partagées entre la Bulgarie, la Grèce, le Monténégro, la Roumanie et la Serbie. L’avenir des immenses territoires contrôlés par l’empire en Anatolie et au Proche-Orient attise toutes les convoitises. L’Autriche-Hongrie, la Russie, mais aussi la France et l’Italie cherchent à renforcer leurs sphères d’influence respectives dans les Balkans. -
La Première Guerre mondiale a-t-elle vraiment été « provoquée » par l’attentat de Sarajevo qui coûta la vie à l’archiduc héritier, François-Ferdinand d’Autriche-Hongrie, et à son épouse ?
Les excès nationalistes et impérialistes aboutissent à la situation de l'été 1914. La concurrence économique et coloniale est à son paroxysme. Les rivalités coloniales représentent l’un des principaux motifs de tension entre d’un côté la France et le Royaume-Uni (tous deux à la tête d’un vaste empire) et de l’autre l’Allemagne, qui s’estime lésée dans ce partage impérialiste du monde. -
Mobilisation générale en France
Les rivalités entre États n’expliquent pas tout, car le déclenchement de la guerre répond aussi à des logiques sociales internes à chaque nation. Aux yeux des classes dirigeantes aristocratiques et terriennes dans les empires centraux, bourgeoises et industrielles, commerciales ou financières en France et au Royaume-Uni, l’idéologie impérialiste et le nationalisme sont des ciments permettant de ressouder une unité sociale fissurée par les progrès de la démocratie et du socialisme. -
L'Allemagne envahit la Belgique
Le lendemain, la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'Allemagne. -
Entrée en guerre de l'Empire Ottoman aux côtés de l'Allemagne et l'Autriche.
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Entrée en guerre de l'Italie aux côtés de la France et du Royaume Uni.
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Début de la bataille de Verdun
Elle fait plus de 700 000 pertes (morts, disparus ou blessés), 362 000 soldats français et 337 000 allemands, une moyenne de 70 000 victimes pour chacun des dix mois de la bataille. -
Déclaration de guerre des Etats-Unis à l'Allemagne
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L’armistice
signé le 11 novembre 1918 à 5 h 15 marque la fin des combats de la Première Guerre mondiale, la victoire des Alliés et la défaite totale de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre. La fin d'une guerre qui a fait plus de 18,6 millions de morts, d'invalides et de mutilés dont 8 millions de civils.