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Première compréhension du phénomène de l'orage dans la mythologie chinoise
Citer cet aspect de l'Histoire peut paraître anecdotique, si l'on ne considère pas le fait que pour les Chinois, l'apparition de la foudre était la conséquence d'un conflit entre le yang, l'air chaud, et le yin, la pluie froide ; ce qui, mis en perspective avec les connaissances actuelles, peut faire penser à des débuts de notion de météorologie, car l'on sait aujourd'hui que l'orage résulte d'un mouvement vertical de l'air chaud, qui ensuite, dans le cumulonimbus, permet à la pluie de se former -
Period: 476 to May 29, 1453
MOYEN-AGE
En Europe, l'Eglise régit la société sur le plan idéologique, et donc scientifique. La religion permet de fournir des explications à la plupart des manifestations météorologiques, et notamment aux orages. L'Eglise avançait que les foudroiements étaient des sanctions divines pour ceux ayant commis des fautes. Elle illustrait ces explications par des exempla (récits exemplaires médiévaux), qui tenaient ainsi lieu de leçon de morale. -
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XVIIème Siècle
Il fallut attendre le XVIIème siècle pour que René Descartes soit le premier philosophe chrétien à se risquer à chercher les causes de la foudre. Il soutenait, comme Sénèque, philosophe de l'Antiquité, que l'orage était causé par une chute de nuages sur d'autres, provoquant ainsi un éclair et le tonnerre. Même si elle paraît invraisemblable, cette théorie marquait néanmoins le fin de l'emprise idéologique de l'Eglise sur l'explication du phénomène de l'orage. -
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XVIIIème Siècle
Le XVIIIème siècle, siècle des Lumières, fût le siècle de progrès fulgurants dans de nombreux domaines, et notamment en physique : l'éclectricité venait d'être découverte, et l'émancipation des scientifiques permit une grande avancée dans la connaissance de l'orage. -
Liste des similitudes entre foudre et électricité par l'abbé Nollet
Au XVIIIème siècle, les progrès en électricité et les connaissances sur la nature de la foudre évoluèrent avec une intéressante simultanéité, bien que la relation entre foudre et électricité n'ait pas encore été prouvée scientifiquement. Néanmoins, plusieurs scientifiques établirent une liste de similitudes entre ces deux phénomènes, comme l'abbé Nollet, un physicien français, le fit en 1748. -
Liste des similitudes entre foudre et électricité par Benjamin Franklin
Benjamin Franklin, homme politique et physicien américain, réalise lui aussi à son tour une liste des similitudes entre foudre et électricité en 1749, juste après l'abbé Nollet en 1748. -
Expérience de la tige de Marly
B. Franklin imagina l'expérience suivante, qui fut réalisée avec succès par le français Dalibard : un homme se tenait dans une guérite sur un tabouret isolant près d'une tige de fer dont l'extrémité, placée à l'extérieur de la guérite, fut frappée par la foudre par temps d'orage (effet de pointe). Tenant à la main un fil de fer par une poignée isolante, des étincelles apparurent entre les deux objets conducteurs : la nature électrique de l'orage était démontrée scientifiquement. -
Expérience du cerf-volant de Benjamin Franklin
L'expérience du cerf-volant reste mondialement connue, au détriment de celle de la tige de Marly. Franklin, à l'approche d'un orage, se rendit dans un champ, muni d'un cerf-volant doté d'un fil de chanvre, auquel était suspendue une clef. Franklin déroula son cerf-volant et, le chanvre étant humide et donc légèrement conducteur, il se produisit plusieurs étincelles visibles entre son doigt et la clef, à cause de la différence de potentiel entre le nuage d'orage et la terre. -
Installation du premier paratonnerre de l'Histoire à Philadelphie
Les expériences de Marly et du cerf-volant marquent l'acte de naissance du paratonnerre à tige, dont l'invention revient donc de droit à Benjamin Franklin. Le tout premier de ces dispositifs, après sa conception par le physicien américain, fut installé sur le toit d'une maison à Philadelphie. Son efficacité fut rapidement prouvée puisque la foudre s'abattit dessus sans qu'aucun dégât ne soit causé à la maison. -
Installation du premier paratonnerre en France
Le premier de ces dispositifs fut installé en France sur l'église Saint-Philibert de Dijon. Mais l'utilisation de ces paratonnerres était très controversée par de nombreux scientifiques soutenus par l'abbé Nollet, dont les théories s'opposaient diamétralement à celles de Franklin : il distinguait toujours électricité et foudre, malgré les expériences de Marly et du cerf-volant, et ne pouvait admettre que la force de tout un orage puisse être maîtrisé par une simple tige, le paratonnerre. -
La mode s'empare du phénomène paratonnerre
La mode s'empara aussitôt de ce phénomène très en vogue qu'était devenu le paratonnerre, et en 1778, il était du dernier chic pour les dames de porter un "chapeau paratonnerre", c'est-à-dire un chapeau garni d'un ruban métallique et d'une petite chaîne d'argent qui descendait jusqu'aux talons. On réalise à présent l'inconscience de ces personnes, puisqu'en accentuant l'effet de pointe et en attirant la foudre, elles se transformaient ainsi en véritables petits paratonnerres vivants ! -
Affaire du paratonnerre de Saint-Omer
A Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, le Sieur Vissery de Bois-Valé, ancien avocat et physicien amateur, fit installer sur son toit un paratonnerre. Ses voisins lui intentèrent un procès, condamnant l'objet en questionn comme un blasphème. Le débat enflamma toute la province et fit connaître pour la première fois le nom d'un certain Maximilien de Robespierre, alors jeune avocat, qui était en charge de la défense du paratonnerre. -
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XIXème Siècle
Au XIXème siècle, on note peu de découvertes intéressantes sur les orages, puisque les instruments adéquats pour les étudier manquaient. Néanmoins, les premières statistiques de foudroiement apparurent à cette période. -
Mise en place du Niagara électrique (Beaujolais)
Au début du XXème siècle, dans le Beaujolais, des dispositifs baptisés "Niagaras électriques" furent mis au point. Le système était composé de pylônes métalliques coiffés de peignes en cuivre reliés à la terre par un conducteur en cuivre, censés "aspirer" les charges électriques contenues dans les nuages orageux vers le sol, afin de neutraliser ou au moins de limiter l'électricité contenue dans le nuage, et ainsi, éviter un orage. Mais ces "Niagaras élctriques" furent vite abandonnés en 1921. -
Premier déclenchement de décharges de foudre artificielles aux Etats-Unis
En 1960, les toutes premières décharges de foudre artificielles furent déclenchées à partir d'un vaisseau de recherche au large de la côte floridienne. Il s'agissait de petites fusées munies d'un fil fin conducteur qu'elles déroulaient derrière elles. Ces fusées étaient tirées en direction des nuages orageux et l'ensemble fusée-fil équivalait à un paratonnerre à tige. C'est ce procédé qui inspira les recherches à Sain-Privat-d'Allier (Haute-Loire), à partir de 1973. -
Foudroiement du lanceur d'Apollo 12
36.5 secondes seulement après le décollage de la fusée Apollo 12, le vaisseau fut touché par un éclair, ce qui mit immédiatement hors d'état de marche plusieurs appareils électroniques. Heureusement, les membres d"équipage réussirent à les remettre en fonctionnement, et la mission fut poursuivie, néanmoins les astronomes et météorologues américains en retinrent une bonne leçon. Aujourd'hui encore, l'interaction dangereuse entre foudre et aéronefs, motive en partie la recherche sur la foudre. -
Déclenchement artificiel de la foudre à Saint-Privat-d'Allier
A Saint-Privat-d'Allier (Haute-Loire), une station expérimentale d'étude de la foudre fut érigée afin de permettre à différents équipes de mener des recherches sur la foudre. Le procédé utilisé était le même que celui développé aux Etas-Unis en 1963. Ayant le même rôle qu'un paratonnerre, les fusées permettaient l'étude de la foudre à son point d'impact. Après 6 années de recherches, il fut démontrer que cette technique avait une influence sur le point d'impact de la foudre en l'orientant. -
Réseau de radars Météo-France
Grâce aux recherches menées à Saint-Privat-d'Allier, Météo France a développé un réseau de capteurs des coups de foudre, opérationnel depuis 1987. Ces 18 capteurs, répartis sur tout le territoire français, permettent de localiser très précisément le coup de foudre. Ces données, interprétés systématiquement par un calculateur, permettent ensuite de connaître la sévérité orageuse d'un lieu, et ainsi d'y adapter en conséquence les activités pratiquées. -
Initiation du projet Téramobile
Fruit d'une collaboration franco-allemade, le Téramobile est un système laser muti-terawatt mobile qui permet, entre autres, le guidage de la foudre : son laser, très puissant, peut inciter la foudre à prendre telle ou telle direction plutôt qu'une autre (voir notre partie "Le Téramobile". -
Des chercheurs néo-zélandais réussissent à "maîtriser la foudre"
En 2011, des physiciens néo-zélandais ont trouvé le moyen de fabriquer des éclairs de près de 60 mètres et de modeler leur forme : en créant un champ électrique (quelques milliers de volts) autour d'un fil de cuivre, il explose, et ainsi ionise l'air environnant, ainsi, l'air devient conducteur, et un éclair peut se former le long du fil de cuivre. Les chercheurs étudient les possibilités de leur éclair : ils ont déjà réussi à créer un transformateur fonctionnant grâce à un éclair !