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Period: 1534 to
Régime français
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Fondation de Québec par Samuel de Champlain
Conditions de vie de l'époque : rudes et précaires. L'éducation n'est pas une priorité.
Photo: Champlain supervisant la construction de sa résidence, Québec, 1608 / Charles William Jefferys - vers 1925 -
Tentative infructueuse de fonder école et collège par les Récollets
Les Récollets sont la première communauté religieuse à s'installer sur le territoire québécois.
Photo : Les Récollets accueillent les Jésuites, 1625 / Charles William Jefferys - 1916, Bibliothèque et Archives Canada. -
Fondation de la première école primaire
Les Jésuites arrivent à Québec en 1625 pour relayer les Récollets et fondent la première école primaire -
Fondation du premier établissement scolaire pour filles
Les Ursulines (ordre religieux dévoué à l'éducation des filles) fondent le premier établissement pour filles sous la direction de Marie de l'Incarnation. Marie de l'Incarnation écrivait vers les années 1665 : «donner aux jeunes filles une culture adaptée a leur nature, à la forme de leur intelligence, les préparer à leur vie d'épouse et de mère, cela est une réussite» (Dumont, 1990).
Photo: Jean Paul Lemieux, Les Ursulines, 1951
Musée national des beaux-arts du Québec, Québec -
Fondation de Montréal
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Fondation du collège des Jésuites du Québec
On offre maintenant un cours classique de cinq ans. C'est en 1908 seulement que les femmes y auront accès. Encore là, seule une minime partie d'entre elles pourront y aller.
Photo: Archives des anciens du Collège Sainte-Marie -
Ouverture d'autres écoles pour filles dans les principales paroisses de la colonie
Les sœurs de la congrégation de Notre-Dame ouvrent des écoles pour les filles dans les principales paroisses de la colonie. -
Guerre de Sept Ans
Début de la guerre de Sept Ans entre la France et l’Angleterre. -
Period: to
Régime anglais
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Passation du Canada à l’Angleterre
Dégradation du système scolaire français (manque d'instituteurs, de matériel et population qui se replie vers les régions rurales), créant ainsi un analphabétisme quasi généralisé dans la population.
Photo: La première séance du Conseil du gouverneur, imaginée par Charles W. Simpson en 1927.
L'établissement d’un gouvernement civil à Québec s’effectue en 1764.
BAC, No. 1991-35-25. -
Period: to
Déclin du système scolaire français
Durant cette période, plusieurs écoles disparaissent et aucune ne voit le jour. L'opposition des membres du clergé n'aide pas la cause. Effectivement, pour les Français l'école relève du domaine religieux alors que les Anglais proposent un modèle régit par l'État. -
Première grande loi scolaire votée
Mise en place de deux systèmes d'éducation parallèles.
Anglais : système public, financé par l'État et laïc.
Français : système privé, non subventionné et confessionnel.
Deux systèmes incomplets qui auront peut de succès, car très peu financés.
photo : Jacques Leclerc 2018, Université d'Ottawa -
Création de l'université McGill
Elle offre ses premiers cours à partir de 1829 et décerne son premier diplôme en 1833. Par contre, «ce n’est qu’au début des années 1870 que les professeurs de l’Université commencent en effet à donner des cours de niveau universitaire en arts et en sciences aux membres de la Montreal Ladies’ Educational Association »(Université McGill 2021). La première cohorte de femmes est diplômée en 1888 (Les Donaldas).
photo :Groupe de Donaldas, Université McGill. -
Deuxième grande loi scolaire : la Loi des écoles de fabrique
Les franco-catholiques sont affranchis du système centralisé précédent. Les fabriques fondent et financent les écoles primaires. Les écoles sont entièrement confessionnelles. Malgré l'apparition de 48 écoles en 4 ans, le système public protestant est beaucoup plus florissant. Le système franco-catholique manque de financement et est peu accessible.
photo : École de fabrique de Saint-François
Patri-Arch 2013,MRC de l'Île d'Orléans. -
Troisième grande loi scolaire : la Loi des écoles de syndics
Les écoles construites sous ce régime seront financées de moitié par le gouvernement. Celui-ci paiera les instituteurs et les frais des enfants pauvres. Les écoles sont maintenant sous l'autorité du parlement du Bas-Canada. On voit poindre les premières intentions de planification pédagogique : règlement pour assurer la qualité de l'enseignement et code scolaire. Ce sont les fondements d'un système scolaire laïque, universel et gratuit. -
Period: to
La période de l'Union
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Quatrième loi scolaire
Suite à la fusion du Haut et du Bas Canada, on instaure une nouvelle loi scolaire. Des commissaires seront élus par le gouvernement pour gérer entièrement les écoles (choix de manuels, construction, financement, règlements et surveillance). Ces écoles sont non confessionnelles. -
Cinquième grande loi scolaire
Instauration de commissions scolaires indépendantes. Les conseils de district sont dirigés par des commissaires élus par les propriétaires fonciers.
1846 : Nouvelle loi scolaire votée pour rétablir une taxe scolaire obligatoire. Les propriétaires fonciers sont furieux, ce qui cause de l'opposition et des violences. -
L'église reprend du pouvoir sur l'éducation
Une nouvelle loi reconnaît aux membres du clergé le droit d’être commissaires. -
Très peu de filles ont accès à l'école
Les garçons de seize ans et plus aux études sont dix fois plus nombreux que les filles (Dumont, 1990). -
Period: to
Investissent prioritairement dans les écoles pour garçons
Entre 1850 et 1870, les commissaires investissent prioritairement dans les écoles pour garçons. Les filles sont alors scolarisées par des communautés religieuses et par quelques institutrices indépendantes (Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, 2021). -
Conseil de l’Instruction publique: reprise de l'éducation par l'Église
Le conseil est formé de 10 membres catholiques et de 4 protestants. Il sera, jusqu'au début des années 1960, seul maître en matière d'éducation au Québec. Les politiciens n'ont plus de pouvoir décisionnel.
photo: Montminy, Marc-Alfred,1889, Titre :Membres du comité catholique du Conseil de l'instruction publique de la province de Québec, Collection du Musée national des beaux-arts du Québec. -
Period: to
Conseil de l’Instruction publique
Le conseil de l’Instruction publique sera désormais le maître en matière d’éducation au Québec jusqu'au début des années 1960. -
Confédération : la responsabilité de l'éducation relève des provinces
Au Québec, on laisse l'église catholique ainsi qu'une minorité protestante diriger les écoles . Il y a donc deux systèmes scolaires : un catholique et un protestant. -
Period: to
Aménagement confédératif : Le triomphe du clergé
Au Québec, jusqu'aux années 1980, c'est le système confessionnel qui prédomine. Cela permet une homogénéité moral ( l’agriculture, le patriotisme et la famille sont des valeurs mise de l'avant) de la société: « L’éducation perpétue et renforce cette homogénéité en fixant d’avance dans l’âme de l’enfant les similitudes essentielles que suppose la vie collective.» (Émile Durkheim (1858-1917)). La religion est le lien unificateur de la société. -
Présence des filles aux études
Les garçons de seize ans et plus aux études sont maintenant cinq fois plus nombreux que les filles (Dumont, 1990). -
Herbert Spencer (1820-1903)
En transposant l’idée de l’évolution des espèces de Darwin aux sociétés humaines, Spencer donne une justification «scientifique» à la domination d'un groupe par un autre, car on le juge primitif. L'influence de ce discours va entre autres justifier la création des pensionnats obligatoires, visant à assimiler les peuples autochtones. -
Ouverture de la première école d'enseignement supérieur pour jeunes filles
«Mère Sainte-Anne-Marie de la congrégation de Notre-Dame ouvrait à Montréal la première école d'enseignement supérieur pour les jeunes filles, favorisant pour la première fois dans l'histoire l'accès des femmes québécoises à l'université. En 1925 [fu fondé] à Québec le deuxième collège d'études classiques féminin.» ( Guay, H. 1990, p.180).
La Congrégation de Notre-Dame «détient l'exclusivité de l'enseignement supérieur pour filles pendant près de 25 ans.» (Collectif Clio, 1990) -
Loi de l’assistance publique : intervention de l'État
Cette loi prévoit l’accès à l’éducation pour les élèves handicapés et sans soutien : « octroi de subventions statutaires de l’État provincial et des municipalités aux institutions privées et confessionnelles d’hébergement des indigents. La polémique, animée notamment par Henri Bourassa, a porté sur le problème de l’intervention de l’État dans un domaine traditionnellement conçu comme relevant de la responsabilité de l’Église.» (Petitclerc, 2011) -
Le premier pensionnat autochtone au Québec
Au Québec, le pensionnat de Fort George est le premier à ouvrir ses portes en 1934. Le dernier à fermer sera celui de La Tuque en 1980 (Enquête régional sur la santé des Première Nation du Québec, 2018, p.2). Les pensionnats autochtone sont des outils centraux à des fins de génocide culturel: « tuer l’Indien dans l’enfant ».
Photo : Bibliothèque et Archive Canada, Pensionnat Indien de Maliotenam, enfants et religieuses devant l'école, Sept-Îles (Québec), vers 1950 -
Première femme professeure
La première professeure d’université de l’histoire du Québec francophone est Agathe Lacourcière-Lacerte. Elle débute en 1937 dans la nouvelle Faculté des lettres de l’Université Laval. -
Formation minimale pour enseigner
Il est maintenant obligatoire d'avoir un diplôme d’école normale pour enseigner. -
Droit de vote pour les femmes
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Instruction obligatoire des enfants de 6 à 14 ans
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Period: to
Le nombre de collèges classiques féminins passe de 12 à 21
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Cheminement différent pour filles et garçons
Six cheminements sont offerts aux garçons : général, commercial, scientifique, classique, agricole ou industriel. Pour les filles : général, commercial, scientifique, classique et « arts familiaux ». Les patrons veulent une éducation liée directement au marché de l’emploi, qui est extrêmement genré. -
Period: to
La révolution tranquille
Volonté de démocratiser les structures en éducation : offrir un enseignement public et gratuit. -
Period: to
Seconde vague de féminisme
Plusieurs batailles sont menées pendant cette deuxième vague, entre autres l’égalité des sexes en éducation (Strong-Boag, V. 2016). -
Claire Kirkland-Casgrain fait adopter par l'Assemblée législative la Loi 16
Les épouses ont maintenant des droits : capacité juridique d'exercer une profession et de gérer leurs propres biens; droit d'exercer des responsabilités civiles ou financières (Simonne Monet-Chartrand, 1990). Claire Kirkland-Casgrain est la première femme élue députée au Québec.
Photo: Claire Kirkland-Casgrain, 1971, Office du film du Québec Auteur: Gabor Szilasi. Ministère des Communications. Référence: Archives nationales du Québec, à Montréal Fonds E6, S7, cote: p710131. -
Commission Parent
Deux femmes sont nommées à la Commission Parent. Elles s’assureront que les filles aient le même accès à l’éducation supérieure que les garçons. Par contre, le rapport différencié des femmes et des hommes au marché du travail n'est pas remis en question et les contenus éducatifs restent imprégnés par « des conceptions traditionnelles et sexistes des rôles féminins et masculins» (Conseil du statut de la femme, 2016). Photo : Birgit Jürgenssen intitulée I want out of here! (1976) -
Sociétés occidentales modernes
Tendance générale à la « sécularisation » de la vie américaine (Weber, 1967). « La sécularisation va de pair avec un développement de la connaissance scientifique et de la rationalisation.» C'est une science en construction : «elle ne sera jamais achevée, car elle ne porte pas sur des phénomènes naturels mais culturels» (Aron, 1967). -
Approche compréhensive
Focus sur l'individu, comment les représentations et les perceptions influence les individus. Par exemple, l'effet Pygmalion (Rosenthal and Jacobson,1968) démontre que les stéréotypes (genre, race, etc.) des enseignant.es influencent le parcours académique des élèves et finissent par participer à la reproduction des inégalités. -
Structuralisme génétique
On prend conscience que les mécanismes pédagogiques que prennent l'école contribue a reproduire l’inégale répartition du «capital culturel» selon les classe sociales (Bourdieu et Passeron, 1970, p. 222). Le mérite est donc une construction politique (Chantal Jaquet, née en 1956).
Photo : La Stratégie Du Poulpe, CHAP7 Quelle est l'action de l'école sur les destins individuels et sur l'évolution de la société? -
Alliance entre le patronat et le gouvernement l'emporte sur les travailleurs
Cette alliance met un frein a l'accessibilité et la démocratisation de l'éducation et redéfinit l'éducation comme un bassin de main-d’œuvre formée qui répond aux demandes du patronat. Cela est contraire aux théories marxistes. Le système scolaire vise maintenant à « reproduire les inégalités de classe au profit des élites. Ce n’est pas le mérite mais l’origine sociale qui définirait les emplois et les salaires des individus dans la société » (Samuel Bowles, 1939 et Herbert Gintis, 1940). -
Centrale de l’enseignement du Québec (CEQ)
Elle propose d’établir une école au service de la classe ouvrière en prônant une pédagogie de la conscientisation dans le but de s'organiser pour lutter contre les inégalités de classe. Cela est puisé directement dans les théories marxistes : l’école comme les autres institutions (religion, loi, média, etc.) vient renforcer la diffusion de l’idéologie des dominants en préparant les enfants à leur statut de subordonnés (Louis Althusser (1918-1990)). -
Analyse du matériel éducatif
Une analyse approfondie du matériel éducatif démontre que les
représentations stéréotypées du masculin et du féminin sont
nombreuses. «Le ministère de l’Éducation a alors créé le Bureau
d’approbation du matériel didactique (BAMD), qui a permis d’éliminer les dimensions les plus visibles du sexisme dans les manuels scolaires » (Conseil du statuts de la femme, 2016). -
Period: to
Dernier moment de la confessionnalité
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Monté du néolibéralisme : rupture du compromis social
«Les revendications sociales, le communautarisme et la solidarité qui avaient prévalus dans la décennie précédente [...] cèdent la place à un individualisme grandissant.» Les pensées néolibérales amorcées à la fin des années 1970 triomphent. Transfer de gauche à droite sur l'échiquier politique au tournant des année 1980 : perte de vitesse du mouvement syndical, désagrégation de l'empire soviétique et démobilisation des mouvements populaires (Hurteau, 2012). -
L’individualisme méthodologique
Dans les sociétés modernes, notre classe sociale ne détermine pas notre parcours de façon catégorique, mais elle l'influence, car les risques et les avantages varient selon notre milieu socioéconomique. La poursuite d’études est donc réfléchit par rapport a nos chances de réussite, les frais d’inscription, les retombées salariales, etc. (John Goldthorpe, né en 1935). Dans une société influencée par le libéralisme les individus calculent les coûts versus les bénéfices de leurs choix. -
Period: to
L'école de la mondialisation
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Concept d'intersectionnalité : continuité des théories marxistes
Le système scolaire vise à reproduire les inégalités de classe au profit des élites. L’origine sociale définit les emplois et les salaires des individus dans la société beaucoup plus que le mérite (Samuel Bowles né en 1939 et Herbert Gintis né en 1940). Il faut à cela ajouter le croisement des oppressions. Il n'y a pas seulement la classe qui définit les emplois et les salaires mais la race, le genre, l'orientation sexuelle qui peuvent tous s'additionner (Crenshaw, 1991). -
Period: to
États généraux de l’éducation
L'importance de remettre l'égalité des chances au centre de l'éducation est alors exprimée sous diverses formes : mises en garde en ce qui a trait aux pratiques qui compromettent la gratuité scolaire, lutte au décrochage, meilleure réponse aux besoins de certaines catégories d'élèves comme ceux des communautés culturelles, des milieux défavorisés et ceux qui éprouvent des difficultés d'adaptation et d'apprentissage (Gouvernement du Québec,1996). -
Rapport : Poursuivre le renouveau pédagogique
Il s'en suit un recul du socioconstructivisme -
Retour du bulletin noté
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Period: to
L'après réforme
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Rapport Ménard : renouer avec le rapport Parent
Intentions de démocratisation, d’accessibilité et de réussite du plus grand nombre. -
Projet de loi 56
Mise en place de mesures de prévention visant à contrer toute forme d’intimidation et de violence motivées notamment par le racisme, l’orientation sexuelle, l’identité sexuelle, l’homophobie, un handicap ou une caractéristique physique. -
Analyse du matériel éducatif, 40 ans plus tard
Après une «analyse des programmes d’histoire et de
17 manuels utilisés dans les écoles québécoises, les constats diffèrent peu» (Conseil du statut de la femme, 2016). Les stéréotypes du masculin et du féminin sont encore présents dans le matériel scolaire, particulièrement dans le cours d'éthique, d'histoire et culture religieuse ainsi que dans les croyances et pratiques éducatives du corps enseignant (Conseil du statut de la femme, 2016). -
Échec du projet de loi 56 ?
Dans un récent sondage ( 4000 étudiant.es canadiens), 1 fille sur 7 confie avoir été victime d'agression sexuelle à l'école entre le primaire et le cégep (CBC News, 2019). -
Loi-cadre pour prévenir les violences sexuelles dans les écoles
Catherine Fournier présente une motion afin de créer une loi-cadre pour prévenir les violences sexuelles dans les écoles. Elle est adoptée à l'unanimité. Les élèves du primaire et du secondaire pourront finalement avoir accès aux mêmes protections que celles offertes dans les cégeps et les universités. On sait que les filles mineures sont beaucoup plus touchées par cette grave problématique. https://www.youtube.com/watch?v=ksS8i_-cgIs
Photo : tiré du compte Facebook de Catherine Fournier